Une immunité solide et immédiate: sachons la stimuler .

Nous l’avons vu plus haut: les papilles gustatives de la bouche et les cellules touffues dans tout le corps constituent des systèmes d’alerte, soit localement, soit à distance grâce au nerf vague.

Primitivement en alerte contre des parasites ou des germes infectieux, il se trouve que ces récepteurs sont également sensibles et réactifs à des substances amères.

A ce titre, et comme notre alimentation est désormais orpheline en amertume, il serait bon de bien connaître ce réseau sensible, ainsi que les substances amères qui peuvent les faire réagir, et avec quels effets physiologiques (action sur l’appétit, par exemple) ou thérapeutiques (relâchement bronchique, par exemple).

Le schéma ci-dessus résume la disposition anatomique des récepteurs d’amertume dans notre corps, ainsi que les réactions constatées lors de l’inhalation, ou l’ingestion de substances amères. On notera en vertical l’action du nerf vague, soit d’ordre réflexe (vomissement immédiat), soit en réaction différée (sécrétions digestives, sphincters urinaires).

Dans les chapitres suivants, nous allons détailler les différents organes du corps dotés de récepteurs d’amertume, et les pathologies susceptibles d’être soignées par des principes amers bien choisis.

Une saine amertume sur notre table

Tout d’abord un constat: les végétaux amers, qu’on cuisinait autrefois, ont largement évolué pour “passer la barrière du goût” des consommateurs contemporains. Les maraîchers proposent désormais des salades, des fruits et des légumes dont l’amertume a été éliminée par sélection. 

Finie l’âcreté des endives, des concombres, des brocolis, des radis, du céleri, des pissenlits, des artichauts, du cresson, des olives, mais aussi des pamplemousses, des coings ou de la rhubarbe.

Et que dire des concombres ? Qui se souvient qu’autrefois le concombre était si amer qu’il était pratiquement immangeable tel quel ? C’est pour ça qu’on le mettait en saumure, pour en faire de gros cornichons, comme les olives qui, sans cela, sont immangeables. Le radis noir, qui écorchait nos palais, devient une gourmandise réputée pour son croquant…

On n’oubliait pas d’ajouter de nombreux aromates à la cuisine, souvent aussi appelés « herbes amères » : achillée, bardane, calendule, laurier, myrrhe, plantain, séné, verveine cataire, romarin et bien d’autres.

Les produits courants encore apporteurs d’amertume restent le thé (thé vert), le chocolat noir, certains cafés (robusta), ou alors on “amérise” les plats avec des sauces toutes préparées comme l’Angostura ou l’Amer Picon.

On peut également accompagner les plats en buvant de la bière bien houblonnée, ou des vins chargés en tannins issus de cépages Cabernet Sauvignon, Nebbiolo, ou Syrah…. 

Des recettes de plats teintés d’amertume sont disponibles sur le site https://recettes-saines-et-gourmandes.com/ , où l’on apprend à jongler avec les radis noirs, les choux, la bière, le céleri, la chicorée, le gingembre …

On peut également cuisiner “normal” en créant des tartes ou des pizzas dont la pâte sera chargée en amers.

En voici la recette:

1-Faire infuser du thé dans de l’eau à 90°pendant 10 minutes, laissez refroidir.

2- La pâte: réduire en poudre des feuilles de thé vert. Mélanger à la main la farine, le beurre présenté en petits cubes, 5 ml du thé infusé, une pincée de sel, puis introduire les feuilles réduites en poudre jusqu’à obtenir une pâte homogène.

3- réserver au réfrigérateur pendant au moins 30 minutes

4- la garniture: elle dépendra de vos goûts et du degré d’amertume désiré. Les ingrédients les plus courants sont les oignons, les olives vertes, les anchois, les artichauts, le romarin, le gingembre. 

5- enfournez le plat à 210°pour 30 à 40 minutes

6- avant la dégustation, on peut encore rajouter de l’amer en versant par petites quantités de l’huile de noix, ou des extraits tout préparés comme l’Amer Picon, le Bitter Force, ou l’Angostura.

7- on accompagnera ce plat avec le thé infusé, ou un vin tannique comme le cahors.

Pour des tartes de desserts, même recette de pâte, avec pour garniture du gingembre, des coings, des noix ou des amandes, des oranges amères, et toujours le petit plus de quelques gouttes de concentrés dits “bitters”. 

Parmi ces “bitters”, j’ai mis plusieurs mois à concocter un cocktail efficace et pratique, pour “amériser” des plats culinaires, mais aussi servir de collutoire amer (mais rassurez vous, très supportable) pour soigner des pathologies respiratoires. C’est l’amer universel, que je compte bien partager avec vous …

La face cachée des médicaments amers

Nos premiers médicaments étaient essentiellement d’origine végétale. On utilisait des plantes (généralement dans leur “totum”, c’est-à-dire avec l’ensemble des constituants), pour laisser agir des molécules très actives, toxiques à forte dose (réaction de défense de la plante) mais thérapeutiques à faible dose. Et ces principes végétaux (tannins, alcaloïdes) étaient amers. On les prenait en tisanes, élixirs, liqueurs ou potions, généralement mêlés à du miel pour faire … passer la pilule.

Puis sont arrivés les médicaments issus de la recherche en pharmacologie, d’abord les principes végétaux purifiés (quinine), puis les molécules de synthèse. 

Mais même avec ces produits “modernes”, l’amertume refait surface.

Beaucoup de médicaments ont un affreux goût d’amertume, et on doit masquer cette saveur par un ajout de sucre, ou bien par leur mise en gélules ou en comprimés enrobés.

Comme vétérinaire, j’ai un gros travail d’éducation et de persuasion pour faire prendre aux chats en urétrite aigue de minuscules comprimés de scopolamine, un composé très amer : si par malheur le chat croque le comprimé, l’amertume se dégage, le chat salive pendant 30 minutes, et refusera par la suite de se laisser soigner …

Les effets hors cibles des médicaments amers

Et connaissant les réactions physiologiques (et par conséquent thérapeutiques) de l’amertume, on peut s’attendre à des effets hors cible de certains médicaments, parfois dans le bon sens (ex : de la quinine, qui est un fébrifuge historique, mais efficace, pourra du fait de son amertume, agir également (selon son mode d’utilisation) pour soulager une inflammation bronchique. Il est d’ailleurs probable que la fameuse hydroxychloroquine préconisée pour le Covid par le Panoramix marseillais, agissait comme antiviral, anti-inflammatoire « chimique » comme prévu, mais avec une action parallèle, parfois avec une action non désirée.

Les ligands T2R (donc nos composés amers) comprennent un large éventail de composés naturels et synthétiques. Notamment, de nombreux produits pharmaceutiques qui ont un goût amer, avec des composés tels que la chloroquine, l’halopéridol, l’érythromycine, le procaïnamide et l’ofloxacine connus pour activer les T2R. 

Les composés au goût amer peuvent avoir des effets physiologiques spécifiques dans les cellules exprimant le T2R.Par exemple , la ghréline et le peptide-1 de type glucagon en réponse à une stimulation par des composés au goût amer. Dans le système respiratoire, la stimulation des T2R exprimés dans les épithéliums respiratoires et les muscles lisses a été impliquée dans les réflexes protecteurs des voies respiratoires, les battements ciliaires et la bronchodilatation. 

En illustration de cet article, un tableau de différents médicaments amers, leurs cibles thérapeutiques, et les différents types de récepteurs qu’ils peuvent reconnaître.

Ces médicaments ont donc une action secondaires d’amertume, en plus de leur action pharmacologique prescrite. On en ignore l’importance lors des traitements.

Quand le sucré paralyse l’action des amers

Que ce soit au niveau des papilles (en bouche) ou des cellules touffes (dans l’ensemble du corps), les récepteurs du sucré et ceux de l’amer se côtoient et on a récemment constaté qu’ils fonctionnaient en concurrence. Tant que le substrat (salive, mucus) qui baigne les récepteurs est résolument sucré, les récepteurs d’amertume sont bloqués. Mais en dessous d’un seuil de sucre, ce blocage se libère et l’action d’amertume se met en route.

Ce principe d’exclusion sucré/amer est très important dans la perspective de soins avec des substances amères. En effet, si les remèdes amers sont accompagnés d’un excipient sucré (sirop, gomme arabique … ou cocktail sucré), leur effet sera fortement invalidé et ils pourront passer pour inefficaces.

Et c’est justement le cas de nombreux produits où l’amertume est gommée en bouche par un apport sucré (apéritifs, liqueurs, solutions per linguales), dont les effets tiendront plus d’un effet d’hédonisme, voire placebo, plutôt que d’une réelle action moléculaire.

Système parasympathique, nerf vague et substances amères.

Que vient faire cette particularité nerveuse dans cet ouvrage sur les molécules amères ? De fait, les chercheurs en neurologie et les diététiciens fonctionnent dans des mondes séparés. Hé bien dans ce, nous allons réunir leurs savoirs …

Notre organisme est en permanence sous le contrôle d’un système nerveux dit autonome, en ce sens qu’il ne dépend pas de notre volonté en faisant agir un double circuit de sensibilité et d’action, les systèmes ortho et parasympathique. Chez ce dernier, l’essentiel des tâches est le fait d’un nerf unique, quoique très ramifié : le nerf vague. Tous nos organes, toutes nos fonctions, sont sous surveillance et sous l’action régulatrice et apaisante du nerf vague.


« En face », le système orthosympathique, qui va au contact des mêmes organes, présente une structure anatomique séquencée, avec des ganglions successifs le long du rachis, alors que le nerf vague du parasympathique ne présente qu’un seul axe (en fait dédoublé à droite et à gauche de la colonne vertébrale) dont les diverses ramifications vont pénétrer dans les tissus et organes divers de notre corps.

La voie du nerf vague.

Là, nous sommes dans le vif du sujet. Car ce nerf vague est on ne peut plus complexe et (voir plus haut), il tient de nombreux rôles à la fois.

Au niveau des organes du goût, le nerf vague (ou nerf dix, ou X) perçoit les informations issues de la langue, du palais et du pharynx, les zones de l’organisme les plus riches en récepteurs gustatifs (en vert sur le schéma). Les différents rameaux du vague se réunissent pour former les ganglions supérieurs, puis parviennent an noyau dorsal du tronc cérébral. Rappelons-le, le tronc cérébral n’est pas un organe d’intelligence, c’est le cerveau primitif des premiers vertébrés qui règle en permanence nos fonctions vitales en fonction de renseignements qu’il collecte dans tout le corps.

Par déférence (et parce que l’Evolution l’a établi ainsi), le vague va tout de même renseigner le thalamus de ses informations collectées dans la bouche. Mais, et c’est son rôle absolu, le vague va faire réagir directement l’ensemble des organes du corps dont il a la maîtrise.

Ainsi, les sensations violentes de l’amertume qui sont des messages d’alerte, sont en mesure d’avoir par le nerf vague des répercussions dans tout l’organisme, et le plus souvent dans un sens d’apaisement et de soulagement.

« Le nerf vague agit comme une autoroute de communication dans le corps, reliant le cerveau et l’intestin », explique Duval, un naturopathe australien: « Considérez-le comme le coach interne de votre corps, qui vous rappelle doucement quand il est temps de vous reposer et de digérer. En fait, le nerf vague est votre guide interne, qui contribue à maintenir votre métabolisme équilibré et sain. »

La longue histoire des récepteurs du goût.

Il y a plus de 500 millions d’années, les organismes vivant dans l’océan Panthalassique, ont un besoin vital d’apprécier la salinité de leur milieu naturel. Ils doivent en effet adapter leur organisme (vacuoles pour les végétaux, excrétion pour les animaux) aux variations de l’osmolarité marine. Ils sont donc équipés de récepteurs de salinité, et ceci dans tout le corps.

Les choses évoluent lors de la “sortie de l’eau” des organismes tant animaux que végétaux.

Si le contrôle de l’osmolarité reste essentiel (existence de lagunes d’eau saumâtre), les organismes doivent pour survivre se protéger de l’irradiation solaire : épidermes épais et pigmentés pour les animaux, production de molécules anti-oxydantes pour les végétaux.

Et, comme ça tombe bien, ces molécules protectrices (phénols et polyphénols) sont également toxiques pour les herbivores, ou bien simplement amères et indigestes : les végétaux ont ainsi, spontanément, trouvé une parade pour protéger leur développement et leur extension sur les continents désormais au sec.

Car au niveau des animaux, tout au moins herbivores, ceux qui survivent sont ceux qui ont développé une capacité de reconnaître la toxicité des végétaux: c’est l’apparition, et le développement intense des récepteurs de la saveur amère.

Des récepteurs de dangers, à la fois bactériens et toxiques.

Mais ces récepteurs ne sont pas tombés du ciel … En fait, ce sont des molécules intégrées aux membranes cellulaires, qui à l’origine savaient (et savent toujours) reconnaître des substances excrétées par des bactéries pathogènes (essentiellement de type Gram -), ces molécules appelées AHL (pour Acyl homosérine lactones). Au contact de ces AHL, c’est le branle bas de combat, les cellules concernées (voir plus loin) produisent des substances bactéricides, et provoquent une agitation intense des cils vibratiles: c’est la mort et l’expulsion de ces bactéries indésirables … Et puis, miracle ! (un miracle qu’on retrouve bien souvent en biologie … la nature est est très économe …) En effet, ces récepteurs d’AHL reconnaissent tout aussi bien des substances tout à fait étrangères aux infections, les substances amères. Du coup, double, voire triple efficacité de ces récepteurs: ils alertent l’organisme sur la toxicité éventuelle des amers (d’où vomissement et rejets, mais survie du sujet consommateur), ils protègent contre les infections bactériennes, mais aussi en reconnaissant des amers “non toxiques’, donc à dose minime, ils provoquent la même réaction protectrice que contre les bactéries.

Les amers deviennent alors, soit des régulateurs de santé (et malheureusement, ils sont bien rares dans notre alimentation), soit carrément des remèdes en cas d’inflammation ou d’infection mal gérées par l’organisme.

On le constate aujourd’hui : les animaux possèdent d’autant plus de types moléculaires de reconnaissance de l’amertume, qu’ils en ont le besoin dans leur alimentation.

Le chat, un carnivore strict, ne possède que six récepteurs à l’amer, le chien, dont le régime est plus varié, possède quinze récepteurs, la vache vingt et un (sa digestion par rumination la protège), l’homme omnivore vingt-cinq, le lapin très fragile vingt-huit, et le rat très précautionneux trente-six.

Le colibri, ce minuscule oiseau qui se nourrit comme les abeilles du nectar des fleurs, a abandonné ses récepteurs de l’amertume et du salé, pour développer plutôt une sensibilité très fine au sucré et à l’acide…

Concernant les récepteurs du sucré, les plantes à fleurs des terres émergées ont développé des fruits très sucrés, donc très attirants pour diverses espèces frugivores, et il s’est créé une co-évolution entre espèces: plus les fruits étaient sucrés, plus ils étaient attirants pour des animaux qui se reproduisirent en disséminant les graines contenues dans ces fruits mûrs. Et plus ces frugivores avaient de récepteurs du sucré, plus ils en étaient attirés, et ainsi de suite…

Chez l’homme, quelques heures après la naissance, les nourrissons préfèrent les goûts sucrés et umami et rejettent les liquides amers, bien que la sensibilité au sel, semblable à celle des adultes, n’apparaisse pas avant l’âge de 4 mois environ, leurs préférences et dégoûts alimentaires fournissent une preuve supplémentaire de leur plus forte préférence pour les aliments et les boissons au goût sucré, salé et, dans certains cas, acide et de leur profonde aversion pour tout ce qui a un goût amer. Le goût accru des enfants pour les sucreries et les sels, par rapport aux adultes, reflète probablement le besoin d’énergie ou de minéraux, respectivement, pendant les périodes de croissance maximale, car de nombreux aliments riches en énergie (par exemple, le lait maternel, les fruits) ont un goût sucré. Il n’est donc pas surprenant que de nombreuses préparations pédiatriques aient un goût sucré

Non goûteurs et super goûteurs. L’inégalité génétique et ses conséquences cliniques. 

Chez l’Homme, il existe 25 types de récepteurs qui reconnaissent les composés amers, avec des singularités (très légères modifications) pour chacun d’entre eux. Mais contrairement aux récepteurs du sucré (tout le monde ressent et apprécie les substances sucrées), les récepteurs d’amertume sont inégalement représentés chez les individus. Certains reconnaissent l’amer à toutes petites doses (au risque d’un rejet immédiat), ce sont les “super goûteurs”, d’autres (environ 30%, tout de même) ne sont pas gênés par ce goût et il en faut des doses élevées pour les faire réagir, ce sont les “non goûteurs”.

Pour éprouver le degré de sensation amère chez des individus, on dispose de languettes de papier imbibées d’un amer très puissant, le PTC (PhénylThioCarbamide) que l’on met en contact avec la langue des testeurs…

Plus simplement, on peut se limiter à croquer un comprimé de paracétamol (doliprane) et de noter son effet en bouche. Environ 25% des individus ont très peu de réaction, ce sont des “non goûteurs”.

Cette disparité pourrait n’être qu’ anecdotique, puisque l’amertume ne fait pas partie de nos penchants. Mais de fait, cette déficience des “non goûteurs” est en fait une carence physiologique aux conséquences mesurables dans certaines situations pathologiques. C’est le cas pour les maladies respiratoires, tant supérieures (rhinites et laryngites chroniques) que basses (BPCO, asthme). Ou bien pour des troubles digestifs et métaboliques (iléites, mici, obésité, diabète). 

En médecine courante, on traite vigoureusement les symptômes et on ne va pas chercher des déficiences en récepteurs d’amertume … Mais quand on s’intéresse au sujet et que l’on teste les malades avec des bandelettes PTC, on s’aperçoit que les “non goûteurs” font également partie des patients les plus atteints.Et l’on sait maintenant (voir plus loin) par quels mécanismes les “super goûteurs” sont naturellement protégés et peuvent accéder à des traitements via des suplémentations en substances amères.

L’amertume, un signal de défense, une protection innée

Cette saveur amère, peu appréciée spontanément, est un signal d’alerte pour l’organisme, en bouche bien sûr, mais également dans tout le corps où des récepteurs spécifiques détectent les molécules amères, et mettent en route des réactions de défense et de modulation immunitaire. Une saveur qui protège notre santé !

Depuis quelques années, les laboratoires de recherche se passionnent pour les substances amères (des centaines de molécules, essentiellement issues de plantes), leur place dans la phylogénie des végétaux, leur rôle dans la co-évolution plantes/animaux, dans notre propre historique alimentaire, enfin dans les effets bénéfiques qu’on peut en attendre.

Donnez à boire à un bébé un biberon d’eau sucrée … il va tendre ses lèvres et développer un réflexe de succion : il est réceptif et joyeux. Tendez-lui un biberon rempli d’un jus d’endives cuites (amertume garantie), vous verrez ses lèvres s’écarter, ses sourcils se rapprocher, avec un rejet de salive et des cris de protestation.

Ainsi, bébé, et de manière innée, se méfie de l’amertume, et en rejette les supports alimentaires.

D’ailleurs, sa maman lors de la gestation a intensifié sa sensibilité aux amers en multipliant ses récepteurs cellulaires (voir plus loin): étant plus sensible aux amers (qui sont potentiellement toxiques), la maman aura plus tendance à refuser tel plat, ou bien à vomir un aliment suspect pour son organisme ….

A ce stade du récit, souvenez-vous des endives, des épinards qui vous étaient proposés (imposés) à la cantine de l’école. Il en repartait la moitié. Alors que pour les diététiciens scolaires, c’étaient des aliments d’excellence.

L’industrie agro-alimentaire a plus d’un tour dans son sac : elle a planché sur le problème, et à force de croisements et de sélection des végétaux toujours moins amers, elle nous a sorti des légumes (artichauts, pissenlits-salade, tomates, endives …) pour lesquels l’amertume n’est plus qu’un lointain souvenir. Et qui du coup se vendent même aux palais les plus délicats.

Mais en même temps, on assiste à une fragilité des plants, désormais hypersensibles aux insectes et aux champignons :  il faut désormais forcer sur les pesticides, là où les mêmes espèces se développaient naturellement.

Soit dit en passant, ce sont souvent les mêmes “majors” de l’agroalimentaire, qui gèrent la génétique de nos légumes, et qui produisent les pesticides pour assurer leur culture.

Ainsi, au niveau des plantes, le retrait des substances amères naturelles semble entraîner une fragilité de leur santé. Intéressant !

Est-ce qu’à l’inverse, l’emploi de molécules amères sur des organismes fragiles leur procurerait une résistance améliorée ? Concernant les végétaux, on sait bien que les extraits de tabac (nicotine, très amère) ou bien les “purins d’ortie”, ont effectivement un effet protecteur prouvé et d’ailleurs utilisé en agro naturelle (avec des interventions éhontées de l’agro-business pour en interdire l’usage).

Donc, ces principes d’amertume ont un effet protecteur. Chez les végétaux (dont ils sont issus) oui, mais chez les animaux ? Et chez les humains ?

l’ennemi, c’est le mucus !

Le mucus, c’est ce reliquat métabolique qui s’accumule dans tous les tissus, et qui obstrue une bonne partie de notre réseau capillaire. Ls régimes Ehret sont tout à fait efficaces pour éliminer ces dépôts. Le jeûne ne fait qu’en augmenter les effets.

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Lecture: le pouvoir du jeûne

Le jeûne a le vent en poupe. On lui confère des pouvoirs de guérison, de régénération, de rajeunissement. La communauté médicale est très sceptique, surtout en France. Elle considère cette discipline comme inutile, voire dangereuse. Mais qu’en est-il réellement ? Le jeûne thérapeutique est-il une réalité ou un fantasme ? Y-a-t-il des dangers à s’abstenir de nourriture ?

Le jeûne et la santé
Du renforcement du système immunitaire à une inversion du cours du diabète de type II, du rajeunissement de la peau à une prévention des maladies neurodégénératives, d’une limitation de l’effet des substances toxiques à une favorisation de la guérison des lésions de la moelle épinière, d’une aide dans le traitement du cancer à la prévention des infarctus, ou encore d’une diminution des inflammations chroniques à une régénération des capacités de fertilité, de nombreuses études présentent des résultats époustouflants.

Maigrir avec le jeûne

Avec l’âge, il est plus difficile de maigrir. Jeûne intermittent, jeûne périodique, jeûne modifié, jeûne hydrique ou jeûne sec, les méthodes sont variées. Comment utiliser le jeûne pour venir à bout de la graisse abdominale la plus tenace ou pour perdre du poids quelque soit l’âge sans jamais le reprendre ?

Rajeunir avec le jeûne

Certains affirment que jeûner rajeunirait l’organisme. Qu’en est-il réellement ? Comment la science peut-elle expliquer ce phénomène ? Comment les vétérinaires russes prolongeaient la vie des animaux ? Le jeûne sec pourrait-il être la fontaine de jouvence que l’homme recherche depuis des millénaires ?

Le jeûne, un phénomène qui transcende les époques et cultures

Du jeûne guerrier au jeûne initiatique, du jeûne shamanique au jeûne de pénitence, l’auteure guidera le lecteur dans le labyrinthe de l’histoire à la découverte du jeûne dans les différentes civilisations. Ensuite, elle s’attachera à faire la lumière sur l’abondante recherche scientifique disponible dans ce domaine des États-Unis à la Russie. Enfin, elle présentera au lecteur de nombreux témoignages d’individus qui ont utilisé leur expérience du jeûne pour leur plus grand bonheur.

Jeûne et cycles circadiens

Le jeûne est reconnu comme un régulateur naturel de l’organisme, très favorable pour soigner des maladies métaboliques, immunitaires ou cancéreuses. Plusieurs écoles se chicanent sur la durée, les horaires, les nutriments autorisés. Cette étude (Sciences Direct) nous montre qu’en respectant les rythmes circadiens jour/nuit, on peut s’alimenter et néanmoins imposer à l’organisme une frugalité extrêmement bénéfique.

Cette étude a eu lieu sur des souris.

Partant du principe bien établi que des souris à qui on impose une rupture des cycles circadiens par de simples modifications de l’éclairage ambiant, ont une tendance marquée à subir des maladies métaboliques ou des maladies tumorales, les chercheurs ont convenu au contraire de respecter scrupuleusement les rythmes circadiens, mais de ne donner des repas qu’avant l’aube, et après le coucher du soleil, la journée étant passer sans manger, ce qui représente un jeûne quotidien de 14 heures.

Ce régime a été poursuivi  pendant un mois, au cours duquel des prélèvements sanguins ont été effectués pour des études de chromatographie, afin d’en suivre l’évolution de certaines molécules très représentatives de l’état de santé.

Les résultats, longuement exprimés dans cet article, montrent que ce jeûne intermittent, réalisé dans ces conditions (disons le pas trop contraignantes), entraine des bénéfices pour l’ensemble des maladies métaboliques, les défisciences cognitives dues à l’âge, les maladies cardio-vasculaires, et les cancers.

Bon, il s’agit de souris, et il fallait tenir le coup un mois.

Mais cette étude très sérieuse nous montre que le jeûne est bien mieux qu’un médicament, c’est le recadrage complet d’un organisme qui se perdait.

Une manière pratique de pratiquer ce type de jeûne intermittent, est de profiter de l’effet « coupe faim » de raisins secs « dopés » aux extraits de plantes. Nous y reviendrons.

Jean-Yves Gauchet