Quelques conseils pour un régime d’amérothérapie

Dans le paragraphe précédent “une saine amertume sur votre table”, nous avons évoqué les aliments disponibles pouvant intégrer un régime d’amérothérapie. 

Nous allons voir ici comment organiser une cure efficace, en fonction de votre ressenti à l’amertume, des ingrédients disponibles, de vos troubles à soulager.

Vérifiez d’abord votre capacité à reconnaître l’amertume d’un aliment.

Pour ce faire, mâchez une feuille (bien rincée) de pissenlit sauvage, ou bien dans un bar, faites le test du Fernet Blanca.

Plus facilement à domicile: écrasez un comprimé de paracétamol, trempez-y votre doigt mouillé et sucez votre doigt …  Si cela vous provoque une grimace, voire un dégoût immédiat, vous faites partie des 70 % de “super-goûteurs”, vous possédez les récepteurs T2R nécessaires à une bonne amérothérapie.

 Si ce n’est pas le cas, malheureusement, l’action des amers risque d’être négligeable, ou alors impliquera des doses importantes d’amers, avec un risque de crispations digestives. Donc alors un conseil navrant: n’allez pas plus loin dans ce projet.

Une exception: les femmes enceintes, bien plus sensibles aux saveurs: leur sensibilité à l’amertume risque d’être transitoire, donc faussée.Et on ne connaît pas bien les conséquences de l’imprégnation de substances amer chez un foetus. Donc dans cette situation, là encore, mieux vaut retarder la cure pour après la naissance.

Un apport régulier d’ingrédients naturels.

Faites vous une liste des aliments qui naturellement vont agir par leur amertume, et lors de vos achats, “tapez” dans cette liste pour les avoir sous la main dans votre cuisine.

Parmi les légumes: brocolis-rave, artichauts violets, choux fourragers, radis rose ou noirs, blettes, choux de Bruxelles, céleris, concombres.

Parmi les salades: endives, cresson, chicorée, roquette, pissenlit. Avec des olives vertes … 

Parmi les fruits: pamplemousses, papayes, abricots, oranges amères, gingembre.Avec des cerneaux de noix …

Parmi les plantes aromatiques: curcuma, cumin, curry, bardane, camomille, chardon-marie, fenugrec, genévrier, gingembre, laurier, plantain, romarin, verveine … 

Pour boissons, vins rouges bien tannés, bières bien houblonnées, ou bien thé vert aussi bien le matin qu’à midi pour le déjeuner. 

Et pour finir, café bien râpeux (robusta) et un carré de chocolat noir.

L’amérothérapie du matin

Nos petits déjeuners “à la française” sont une hérésie diététique: café sucré, confiture, miel, pain et viennoiseries, jus de fruits gavés au fructose… tout ce qu’il faut pour étourdir le microbiote, faire jaillir l’insuline à contretemps des besoins … et subir une fringale vers 11 heures…

Voici une proposition de “ptit dèj” roboratif, gourmand et apporteur d’amers.

Un oeuf (coque ou dur), avec une salade endives/pissenlits + cerneaux de noix, croûtons et huile d’olive. Avec pour boire une grande tasse de thé vert, sucré seulement avec de la stevia. Pour les goinfres, rajouter un yaourt (à sucrer à la stevia) ou un fromage blanc agrémenté de noix et d’huile d’olive.

Pour le déjeuner de midi, quartier libre …on laisse agir les amers du matin, et on se fait plaisir.

Pour le dîner du soir, on prévoit de faire léger, avec une soupe de cresson, d’orties ou de fanes de radis dans lequel on fait fondre un fromage aux herbes. Suivie d’une tarte (recette plus haut) “chargée” en feuilles de thé et de légumes amers. Ou bien un céleri rémoulade bien moutardé. Pour les goinfres, du fromage sur tartine de pain de seigle. En dessert, morceaux de banane avec cerneaux de noix et gingembre râpé …Pour finir et pour bien dormir, une tisane de camomille sans sucre (stevia autorisée).

Ce type de cure peut se faire, pour commencer, deux jours consécutifs sur une semaine… On a cinq jours pour analyser son ressenti, à la fois digestif et général, pour se faire une idée des ingrédients “qui passent” et de ceux que vous ne supportez pas: il peut y avoir une lassitude de certaines saveurs. Par la suite, on pourra passer à deux fois deux jours consécutifs par semaine, ce qui sera nettement suffisant pour  profiter à plein de ces apports d’amertume naturelle.

Mais aussi l’option de l’amer universel

L’amer universel, c’est le résultat d’un an de compilation des travaux les plus récents. Cette capacité thérapeutique de l’amertume intéresse les laboratoires du monde entier, mais ils ne bougeront pas s’ils n’ont pas en brevet la molécule magique qu’on peut vendre très cher … 

Et cette molécule magique n’existera  pas: il y a 25 récepteurs d’amertume chez l’homme, (ou tout au moins chez les “super-goûteurs”), avec une variation individuelle et avec l’âge.  Pour être efficace, il faut donc la conjonction de plusieurs types d‘amers (en l’occurrence huit pour notre amer universel), afin de couvrir l’ensemble des récepteurs.

Cet amer universel est présenté sous forme d’un spray, qu’on peut utiliser comme un collutoire (ne pas oublier d’inspirer fort dans la foulée du spray, afin de faire jouer l’action rétro-nasale, mais aussi l’imprégnation des tissus respiratoires supérieurs. Mais on peut également l’utiliser pour amériser des plats, une manière facile et efficace de se charger en substances amères “en un clic”.

Au cours d’une journée, on peut se limiter à une dizaine de sprays, soit par inhalation, soit en complément diététique au cours des repas.