Quand on jeûne, c’est dans un objectif général de santé. Avec quels résultats ? La mesure du poids donne de bonnes indications d’efficacité, mais en surveillant sa tension, on remarque également des progrès importants.
L’hypertension est associée à des dysfonctionnement de l’endothélium, le revêtement interne des vaisseaux sanguins. Ce tissu régule la pression artérielle par la sécrétion de monoxyde d’azote (NO), un gaz aux propriétés vasodilatatrices, et d’endothéline, qui provoque au contraire le resserrement des vaisseaux sanguins.
Quand l’endothélium fonctionne mal, il produit moins de monoxyde d’azote et plus d’endothéline : les vaisseaux sanguins se contractent, la pression sanguine augmente. Une alimentation pauvre en calories chez des personnes obèses souffrant d’hypertension permet de contrer ces dysfonctionnements.
Le jeûne conduit par ailleurs à une augmentation de la production de BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau). Celui-ci stimule l’activité du système nerveux parasympathique, qui provoque le ralentissement des grandes fonctions de l’organisme, conduisant notamment à une baisse de la tension artérielle.
Les petits jeûnes (36 heures ou intermittents) ont cette capacité de réguler en quelques cures une tension qui s’emballe. Sans effets secondaires, et avec tous les effets métaboliques et psychiques qui sont autant de bénéfices …
Chez beaucoup d’animaux, le jeûne fait partie de la vie
Pour bien comprendre le sens et la logique biologique du jeûne, on se retournera une fois de plus vers nos compagnons, les animaux.
Le jeûne est en effet très courant dans le monde animal, mais comme il n’est pas volontaire, on lui donne d’autres dénominations comme ”période de rut” ou ” hibernation ”, ou bien ” stade pupal”. Pourtant, il s’agit bien d’un jeûne, qui accompagne une fonction physiologique liée à un événement vital pour l’animal. Prenons la période sexuelle.
Votre chat, va sortir quatre jours d’affilée, revenir épuisé, efflanqué, peut-être papa… Il n’aura pas mangé durant toute la période. Mais c’est un animal domestique, il est partagé entre son destin et sa gamelle.
Le phoque d’Alaska, lui, n’est pas domestique. Dès la fin du printemps, alors qu’il est au mieux de sa forme et de ses réserves, il attaque une saison totalement dévolue à la séduction, à l’accouplement, à la défense du territoire où il a confiné son harem. Pour les initiés, il s’agit d’un état 100% Yang, dévolu à une activité centrifuge maximale et à un catabolisme physiologique effréné : il consomme tout ” ce qu’il y a à l’intérieur ” pour agir autour de lui sur l’extérieur. Et Yang, catabolisme, retenons bien ces mots qui seront égrenés tout au long de cet article. Notre phoque, épuisé, parfois meurtri, efflanqué, va-t-il en fin de rut se précipiter à l’eau pour se restaurer ? Non pas : il se choisit un coin tranquille au milieu des herbes, où il va s’isoler et se reposer pendant trois semaines. Seulement alors, il glisse vers la grève et se lance vers les zones où (comme la nature est bien faite), le menu fretin commence à pulluler. Avant de retrouver la faim et le désir de manger, le phoque aura passé deux à trois mois de dépenses, puis de repos.
Plus triste est le sort du saumon : celui-ci, à partir du moment où il commence à émigrer de la mer vers le fleuve, ne va plus rien manger, entièrement occupé à trouver sa route et à vaincre les embûches. Arrivé en amont des rivières, il est débarrassé de toute sa graisse musculaire, mais a gardé toutes ses forces pour le frai. A l’instant où il libère sa semence, il est pratiquement condamné car il est alors très affaibli (un régal pour les ours) et ses organes digestifs ne sont plus fonctionnels… Pour ces deux exemples, l’instinct de reproduction met en danger la vie des animaux, au bénéfice de la génération suivante.
Chez les animaux subissant des métamorphoses, le phénomène est différent. C’est la larve (prenons la chenille pour le papillon, ou bien le têtard pour la grenouille…) qui va dans un écosystème favorable, dévoré pendant des semaines et constitué des masses de tissus fonctionnels (pour leur propre vie, essentiellement d’ordre digestif) ou de réserves: on a alors typiquement un état Yin, dévolu au développement intérieur, sans aucune communication avec l’extérieur, aucune perte de temps ou d’énergie, et une physiologie de construction tissulaire, c’est-à-dire d’anabolisme.
A un certain point de leur croissance, les insectes voient leurs larves se détourner de la nourriture, s’isoler et s’entourer d’une coque de protection : ils atteignent le stade de pupe, au cours duquel commence le phénomène inverse : un catabolisme intense de tous les tissus larvaires et des substances de réserve, et un remodelage complet de tout l’organisme pour fonder un nouvel individu. Entre la chenille et le papillon, il n’y a pas une seule cellule (sauf certains neurones et cellules sensitives) qui soit restée fonctionnelle.
Une étude récente présente comme dangereux le principe de jeûne alternatif. Avec un biais évident: les personnes observées utilisaient la méthode pour se soigner, donc en plus mauvais état que la moyenne. Copie entièrement à revoir …
Au delà de la perte de poids, critère recherché en priorité dans cette restriction alimentaire, c’est toute une partie du métabolisme qui est modifié, en particulier les phénomènes inflammatoires, facteurs de vieillissement et de cancérisation.
La ménopause est un cap difficile, où près de la moitié des femmes prennent du poids (4,6 kg en moyenne).
Le problème est que la graisse :
disparaît là où il ne le faudrait pas : au cou, sous les bras (avec la peau qui se met à pendre), aux aisselles, à la poitrine ;
s’accumule là où il ne le faudrait pas non plus : dans les cuisses (mais sous les fesses, formant des culottes de cheval), aux mollets, aux chevilles, aux poignets et surtout… au ventre.
Dans le ventre, c’est la fameuse « graisse viscérale », la pire de toutes. Elle se met autour des organes. En plus d’être très inesthétique, elle accroît le risque de pratiquement toutes les maladies, y compris le cancer, et en particulier le cancer du sein, terreur des femmes ménopausées.
Selon le spécialiste Chris Kresser, les bienfaits du jeûne intermittent sont tout à fait en phase avec les besoins de la femme en ménopause:
vous libérez des corps cétoniques dans votre sang, ce qui maintient les fonctions cérébrales et vous protège contre les crises d’épilepsie, les pertes cognitives et les maladies neurodégénératives ;
vous augmentez la production du facteur neurotrophique issu du cerveau (BDNF), des substances fabriquées par les neurones pour se protéger et stimuler la création d’autres neurones ;
vous accroissez votre production d’hormones de croissance jusqu’à 1 300 % pour les femmes et 2 000 % chez les hommes, ce qui fait grossir les muscles et augmente la vitalité ;
vous réduisez votre niveau d’insuline et développez la sensibilité de vos cellules à l’insuline. Des études ont montré que le jeune intermittent pouvait prévenir et inverser le diabète de type 2 ;
vous élevez vos niveaux de norépinéphrine, un neurotransmetteur qui aide à brûler le gras pour s’en servir comme carburant pour le métabolisme ;
vous faites baisser le stress oxydatif et l’inflammation ;
vous régulez votre horloge biologique ;
vous régénérez votre pancréas et votre mécanisme de l’insuline.
L’eau est omniprésente dans l’organisme, sous forme circulante (sang, lymphe, liquide céphalo-rachidien), sous forme extra-cellulaire (c’est l’eau du conjonctif), et sous forme intracellulaire, où les molécules sont comprimées et forment un réseau dont on est loin de connaître tous les secrets…
Le mucus, c’est ce reliquat métabolique qui s’accumule dans tous les tissus, et qui obstrue une bonne partie de notre réseau capillaire. Ls régimes Ehret sont tout à fait efficaces pour éliminer ces dépôts. Le jeûne ne fait qu’en augmenter les effets.
Qu’il s’agit de la période inter-repas, ou d’un jeûne intermittent, notre corps économise l’insuline et au contraire, produit glucagon et noradrénaline, ce qui fait remonter le taux de glucose, immédiatement disponible (muscles, cerveau) et non stocké dans les tissus adipeux ….
Après un jeûne (intermittent ou prolongé), la reprise de poids dépend du nouveau fonctionnement de l’organisme suite à cette épreuve. Le taux métabolique représente la nouvelle donne , qui orientera la physiologie post jeûne. L’activité physique est le meilleur moyen de gérer ce taux métabolique.
Des scientifiques ont en laboratoire reconstitué l’environnement malgache de petits lémuriens: on peut ainsi en jouant sur la température, l’éclairage et la nourriture, observer les réactions de ces “champions du jeûne’ (jusqu’à 7 mois par an en hiver). Et ainsi mieux comprendre les secrets du jeûne.
Nos repas du matin n’ont pas toujours été à base de café au lait, pain beurré et confiture. Ils étaient pris au petit matin, avec des ingrédients protéiques, suivis d’un en cas vers 10h, un repas de midi vite envoyé, et un repas du soir enfin conséquent. Donc pas du tout dans le sens de l’adage « repas du matin de roi, de midi de prince, du soir de pauvre ». Ces repas étaient conçus pour des modes de vie plutôt physiques, avec un temps de travail de 8 heures au moins, et sans la télévision au foyer. Et puis les choses ont changé…